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Ce titre d'instructeur qui n'est pas assez protégé


Peu importe d'où ils viennent, on les appelle les "pros", la plongée amateur ne les portent pas dans leurs cœurs mais ils se définissent pourtant comme des professionnels de la plongée.

Etat des lieux d'un titre qui prête volontiers à confusion dans un monde à couteaux tirés.






1 L'agence de certification


C'est le premier point de dissension qui fâche, toutes les agences, qu'elles fassent partie du RSTC ou non ne se valent pas en terme de qualités professionnelles de leurs membres.


S'il est évident que tous les plus grands organismes du monde se mettent bien au diapason pour édicter des normes minimums dans l'industrie de la plongée il en va tout autrement pour l'établissement des nouveaux professionnels du secteur.


Peu importe leurs noms et acronymes respectifs, beaucoup d'agences acceptent sans rechigner dans leurs rangs pros des "plongeurs du dimanche" dans un but uniquement lucratif et sont intrinsèquement mus par un objectif encore plus douteux, la multiplication aveugle du nombre d'instructeurs de manière exponentielle. Des "soi-disant pros" qui n'en ont que le titre et qui peuvent officier dans un salon ou un garage en toute autonomie sans contrôle aucun et pour lesquels aucun réel suivi n'est opéré après la délivrance de leur brevet.


Hélas, pour exemple, le "droit d'entrée du pro " du plus grand organisme du monde ne se chiffre finalement qu'en une somme d'euros sonnante et trébuchante par l'intermédiaire d'une formation onéreuse et d'une affiliation annuelle.


L'autorisation d'exercer par rapport à l'état dudit pro n'est en rien soulevée et vérifiée et le système encourage le travail "au noir" à temps plein.


C'est la raison principale pour laquelle beaucoup d'agences connues sont très loin d'être les plus fiables, simplement parce qu'il n'y a aucune base professionnelle solide derrière la formation de leurs cadres. C'est le fameux "Vous payez, vous êtes pro, félicitations" !



A partir de ces informations, peut-on dès lors réellement ne pas comprendre tous ces plongeurs des différentes ligues amateurs et bénévoles qui critiquent ouvertement ces professionnels parvenus ? Alors, certes, les ligues amateurs ne sont peut-être pas toujours "up-to-date" avec les derniers changements de l'industrie et des techniques de plongée, mais il n'en reste pas moins que ces moniteurs amateurs ont le pied largement plus sûr grâce notamment à davantage d'expérience acquise au fil des années, ce sont peut-être des dilettantes mais leurs compétences n'ont rien de chimériques et ont de la valeur, contrairement à tous ces "nouveaux pros" . Un professionnel lui, par contre, ne peut pas être un dilettante, sinon ce n'est par définition ...pas un professionnel !


Vous voulez un véritable professionnel pour vous former à des techniques pointues ? La seule possibilité actuelle est de choisir une agence de formation basée sur un système de centre professionnel établi et non une agence qui certifie des instructeurs à la volée. C'est un vrai titre, un vrai métier, un vrai savoir-faire, on s'y forme, on l'apprend mais ça ne s'achète pas comme un vulgaire panier de course au carrefour. Et c'est comme ça, n'en déplaise à la majorité.


Le centre de plongée à différents rôles à jouer, un rôle professionnalisant, un rôle de contrôle des activités et des opérations et enfin un rôle légal, c'est le garant de la sécurité et du respect des normes, de la formation continue et du suivi des instructeurs de plongée.


A contrario, un système qui propose et encourage des électrons libres en auto-contrôle va à l'encontre de la relation de confiance que le public doit avoir avec l'industrie de la plongée. Un psychologue se réfère à un maître de pensées pour certaines questions ou situations épineuses, un avocat à son conseil de l'ordre et un instructeur de plongée à son centre et sa structure. Il ne saurait en être autrement pour être une corporation professionnelle efficace, peu importe ce qu'en pense les férus de la liberté individuelle. La structure, c'est la profession.



2 L'activité principale


Voici le deuxième point qui fâche et non des moindres.


Quand vous vous formez à un métier, est-ce pour le pratiquer le dimanche de temps en temps ? Est ce pour pouvoir montrer votre diplôme pour dire "je l'ai ! " et parader ?

Est ce qu'un maçon qui construit un mur de temps en temps est aussi compétent qu'un ouvrier qualifié ? Bien sûr que non.





En Wallonie, le nombre de professionnels de la plongée dont c'est l'activité principale ne dépasse pas 4 personnes.


Est-ce que ça veut dire que tous les autres sont mauvais ? Bien sûr que non .


Est-ce que cela veut dire qu'ils n'ont pas ou peu de compétence ? C'est encore moins vrai.


Est-ce que cela veut dire qu'ils n'auraient pas le droit d'exercer ? Evidemment, non.


Par contre on ne peut décemment pas les qualifier de professionnel, ne fusse que du point de vue de la nomenclature, il y a tromperie et erreur sur la marchandise !


Et si vous vous posez la question sur les "Indépendants complémentaires" qui respectent au moins la législation, là encore, on ne peut toujours pas décemment qualifier ces "pros" de professionnels. On ne vend pas des assurances, on ne réalise pas des ongles en gel et on n'offre pas des services de consultance derrière un bureau ... on évolue dans un milieu hostile à l'homme. Quelles garanties de sécurité peut offrir un instructeur du dimanche dans des domaines pointus comme la plongée aux mélanges ou la vie de l'élève peut être littéralement en jeu ? Et bien juste une expérience à temps partiel. Merveilleux mais non merci !


3 La concurrence déloyale, la fiscalité et les assurances



Ce n'est plus un secret, la majorité (mais heureusement pas l'intégralité) de ces "non-professionnels" travaille sans cadre fiscal.